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Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions

 

 

Célébrons des femmes remarquables

 

Quatre femmes engagées à défendre le monde

 

 

 

Vandana Shiva

Nous vous avions déjà parlé de Vandana Shiva dans le n° 9 du magazine, nous reprenons ici son parcours, emblématique de la lutte contre les intérêts d'argent qui menacent la vie même sur cette planète.

Emblème mondial de la révolution écologique et chef de file du mouvement altermondialiste, Vandana Shiva a basé son travail sur la pédagogie par l’exemple. Partie seule à pied sur les chemins de l’Inde à la fin des années 1980, en quête de semences menacées par l’industrie, elle en est revenue à la tête d’un cortège de 500 000 manifestants – paysans et activistes – et d’un réseau de 120 banques de graines. Ses initiatives ont pollinisé les cinq continents et ses procès contre les multinationales lui ont valu de nombreuses récompenses, dont le prix Nobel alternatif.

Vandana Shiva, c’est d’abord l’image de la lutte contre le brevetage du vivant. Pourfendeuse d’un libre-échange débridé qui place la souveraineté de la finance au-dessus de celle des peuples, elle considère que les OGM sont l’arme économique qui permet à l’agro-industrie de mettre sous sa coupe les paysans du monde.

Vers 30?ans, cette fille de bonne famille rejoint le mouvement Narmada Bachao Andolan, qui s’oppose à la construction de barrages géants contraignant des millions de paysans au déplacement. Elle créera par la suite l’association "Navdanya", réseau de formation à l’agriculture biologique destiné aux fermiers.

Membre du Tribunal Russell sur la Palestine, elle se bat contre l’OMC et la biopiraterie, défend les services publics comme bien commun, au même titre que l’eau, les semences et les connaissances des peuples autochtones. Les solutions écologiques et climatiques passent, défend-elle, par un changement de paradigmes, une nouvelle façon d’envisager un monde aujourd’hui centré sur les nombrils de l’industrie et de l’Occident. Elle remet en cause la science de l’esprit des Lumières en ce qu’elle a imposé une vision unique et préjugé une opposition entre humain et nature.

Drapée de son éternel sari de coton artisanal, elle exhorte chacun de nous à devenir ce “petit rien” qui inversera la tendance.


 

Michèle Rivasi

 

Fondatrice de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) en 1986, après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, Michèle Rivasi a cofondé, avec Corinne Lepage, l'Observatoire de vigilance et d'alerte écologique (Ovale). Elle est également présidente du Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem).

Michèle Rivasi a été directrice de Greenpeace France de septembre 2003 à novembre 2004.

Elle est membre du comité de parrainage de la Coordination pour l'éducation à la non-violence et à la paix.

Elle est l'auteur d'un livre "Ce nucléaire qu'on nous cache" et de plusieurs rapports (gestion des déchets nucléaires, syndrome du Golfe, responsabilité des produits défectueux).

Elle nait le 9 février 1953 à Montélimar (Drôme), députée européenne, membre d'Europe Écologie Les Verts. Elle a été députée de la Drôme de 1997 à 2002. Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-aux Roses, Michèle Rivasi est professeur agrégée de sciences naturelles. Elle enseigne actuellement à l'IUFM de Grenoble en Isère. Elle enseigne aussi les Sciences de la vie et de la Terre au Lycée Gustave Jaume à Pierrelatte (Drôme).

Elle est actuellement députée européenne, membre du parti Europe Ecologie Les Verts.

 

 

Dorothy Stowe

 

Dorothy estl'un des membres fondateurs de Greenpeace, elle rappelera plus tard aux militants :"C'est incroyable, ce que quelques personnes assises autour de leur table de cuisine peuvent atteindre."

Dorothy Anne Rabinowitz est née à Providence, Rhode Island, le 22 Décembre 1920, de parents immigrés juifs en provenance de Russie et de Galicie. Elle a décrit son père Jacob comme "idéaliste et politique. Il se souciait de la justice non seulement pour le peuple juif, mais pour tout le monde. »La mère de Dorothy, Rebecca Miller, enseignait l'hébreu et inspiré Dorothy pour poursuivre des études.

Après des études en langue anglaise et en philosophie, Dorothy est devenu une travailleuse sociale en milieu psychiatrique. Elle épouse en 1953 un avocat des droits civiques Irving Strasmich. Ils célèbrent leur mariage à la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), l'organisation qui a lancé le mouvement des droits civiques. Ils changent leur nom de famille en Stowe en l'honneur de Harriet Beecher Stowe - pionnière féministe et abolitionniste, qui a aidé à mettre fin à l'esclavage aux États-Unis. Ils auront deux enfants.

Dans les années 1950, Dorothy et Irving Stowe mènent une campagne contre les armes nucléaires, en adoptant le principe Quaker de "porter témoignage" des conduites dommageables et "dire la vérité au gouvernement". En 1958 des quakers affrètent un bateau le "Golden Rule", contre les essais nucléaires. Les Stowes reprendront l'idée avec Greenpeace douze ans plus tard.

En 1961, pour éviter de soutenir la guerre du Vietnam avec leurs impôts, Dorothy et Irving immigrent en Nouvelle-Zélande, où ils organisent des manifestations devant l'ambassade des États-Unis et protestent contre les essais d'armes nucléaires français en Polynésie. Lorsque la Nouvelle-Zélande décide d'envoyer des troupes au Vietnam en 1965, les Stowes déplacent leur famille au Canada.

À Vancouver, Dorothy travaille comme thérapeute familiale, et soutient à temps plein l'activisme d'Irving. Lors d'un rassemblement pour la paix, ils rencontrent des compatriotes Quakers Jim et Marie Bohlen et une britannique Hunter Zoe. Ce groupe auquel se joint des amis journalistes forme le noyau d'une nouvelle organisation pour la paix et l'écologie qui va se faire connaître du monde par des protestations spectaculaires.

Lorsque les États-Unis annoncent une série d'essais nucléaires en Alaska en 1968, les Stowes forment le “Don't Make a Wave Committee,” ("ne faites pas de vagues") un nom inspiré par la crainte d'un tsunami provoqué par les explosions. Dorothy Stowe recrute des travailleurs sociaux et des groupes de femmes pour organiser un boycott des produits américains jusqu'à ce que les essais nucléaires soient annulés. Ils décident d'affréter un bateau et de l'amener sur le lieu des tests.

Ils affrètent un bateau de pêche, le "Phyllis Cormack", rebaptisé «Greenpeace» pour souligner la fusion de la paix et de l'écologie. Le bateau est arrêté par la Garde côtière américaine en Septembre 1971 et n'a jamais atteint l'île. Néanmoins, le voyage crée un soulèvement populaire et, en février 1972, les États-Unis annoncent la fin des essais nucléaires.
En mai 1972, le groupe change son nom pour "Greenpeace." Aujourd'hui, l'organisation a des bureaux dans plus de quarante pays, dont la Chine et l'Inde, et plus récemment en Afrique. Irving décèdera d'un cancer en 1974. Dorothy poursuivra inlassablement son engagement au service d'un monde meilleur jusqu'en 2010, date à laquelle, elle aussi quittera ce monde

 

 

Solange Fernex

 

D’une façon ou d’une autre, tous les acteurs opposés à la société du nucléaire doivent à Solange Fernex d’être ce qu’ils sont devenus aujourd’hui.

Première femme candidate au nom de l’écologie (c’était à Mulhouse lors des élections législatives de 1973), elle mènera la liste Europe-Ecologie aux premières élections européennes de 1979, est de celles et de ceux qui ont fondé les Verts en 1984, et a été députée européenne de 1989 à 1995. Elle était mariée à Michel Fernex, lui-même militant, ils ont eu quatre enfants.

Récipiendaire de la légion d’honneur, elle avait reçu en 2001 le prix international "Nuclear-free Future Award", l’année même où, avec son mari Michel, elle fondait l’association "Enfants de Tchernobyl Belarus" qui continue d’apporter un soutien aux scientifiques indépendants, et aide les enfants malades des régions contaminées du Belarus à la suite de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

Adepte farouche de l’action non-violence et de la désobéissance civile, elle a été de toutes les luttes pour la défense de l’environnement, pour la condition de la femme, et de façon plus générale en faveur d’un monde plus juste, plus respectueux de l’environnement, qu’il soit naturel ou humain.

Depuis le début des années 1970, elle sera sur tous les fronts de la lutte anti-nucléaire :
en Alsace, lors de l’occupation des sites prévus pour l’installation de réacteurs nucléaires,
en Biélorussie, pour rapporter de Tchernobyl les résultats des études et les informations que les pouvoirs voulaient cacher,
dans tous les pays où le nucléaire, qu’il soit civil ou militaire, tue et risque de tuer encore.

Femme de conviction autant que de caractère, ardente défenseur de la non-violence, elle a été à l’origine de l’anti-nucléaire en Alsace, sinon en France. En 1983, elle entraine des personnes de philosophie et de foi diverses, dont Théodore Monod, à entreprendre avec elle "le jeûne pour la vie", un jeûne de quarante jours pour demander le gel des essais nucléaires.

En 2004, elle proteste contre le mensonge qui entoure le désastre de la contamination radioactive autour de Tchernobyl, contre les ventes d’armes et de centrales nucléaires à la Chine.

« Ne faites rien contre votre conscience, même si l’Etat vous le commande », avait dit Albert Einstein. Un principe qui figure sur la couverture de son livre « La Vie pour la Vie » et qu’elle aura vécu au quotidien, aussi bien dans les grands combats pour le désarmement que dans les luttes plus locales pour la protection des forêts ou de la nappe phréatique.

Elle meurt d'un cancer le 11 septembre 2006. Elle avait 72 ans. L’insoumise (titre d’une biographie qui lui a été consacrée) est allée rejoindre les victimes de Tchernobyl auxquelles elle avait voué sa vie.

Sources : Sortir du nucléaire et la Ligue internationale des femmes pour la liberté

 

 

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